Ce roman m’a mis une véritable claque et m’a obsédé pendant toute ma lecture et quelques jours après alors que j’étais pourtant à deux doigts d’abandonner après avoir lu quelques chapitres. Je me suis forcée passer outre ma première impression et j’ai bien fait. L’auteure nous propose une plongée saisissante dans la vie d’une famille d’apparence parfaite : les parents qui font partie de la bourgeoisie Biarrote et leurs trois enfants ; Thadée, Zachée et Ysé. L’auteure donne la parole à chacun des personnages successivement, ce qui nous permet de connaître l’état d’esprit de tous. La première à prendre la parole est la mère de famille Mylène. J’ai détesté ce personnage dès la première phrase. Elle est parfaitement imbuvable. Ses propos sont extrêmement violents et c’est après une de ses énièmes réflexions que j’ai hésité à stopper ma lecture. Après coup, je pense que c’était délibéré de la part de l’auteure de nous faire une entrée en matière aussi brutale en nous dévoilant les pensées de cette femme si discrète et policée aux yeux des autres. Toutes cette violence verbale nous permet de mieux comprendre les causes de l’effondrement de cette famille. L’horrible accident de Thadée n’est en effet qu’un élément déclencheur, les graines du malheur ayant été semées bien des années auparavant. J’ai donc assisté, fascinée et impuissante, à ce drame familial d’une extrême violence autant dans les mots que dans les actes. La pression monte petit à petit jusqu’au final parfaitement jubilatoire.
Les garçons de l’été est un roman qui ne laisse pas indifférent. La plume de Rebecca Lighieri est saisissante et authentique. Elle nous propose un voyage sidérant et éprouvant à travers la noirceur de l’âme humaine. Je pense que je vais être longtemps hantée par Thadée et sa famille.