J'avais pas envie de le lire, ce livre. Ça faisait plusieurs semaines qu'il était là sur le bord de ma table à traîner entre un tube de crème pour les lèvres et un vieux Libé de quinze jours. L'autre soir ma pile de livre était tarie et il ne me restait que ce petit livre de 115 pages. Je le commençais sans volonté, une page, puis deux, puis dix et, pris dans les mailles du filet, c'est au milieu de la nuit que je terminais la dernière ligne.
C'est avant tout la construction qui frappe au terme de la lecture. Tout va très vite. L'auteur va à l'essentiel, pas de décors inutiles, pas de gros bras musclés afin d'impressionner le monde. La couleur du papier peint y faut la faire soi-même. Les évènements s'alignent les uns derrière les autres, les personnages se mettent en place avec force mais sans lien direct entre eux, dans le désordre pourrait-on penser. Le temps d'une finale de coupe du monde « France - Brésil » et déjà les choses s'éclaircissent. On se croyait perdu au coeur de l'histoire, mais voilà que tout devient limpide ; Alexandre Dumal vient de décider de faire le point sur l'image.
En deux temps trois mouvements ce n'est rien de plus, mais rien de moins, qu'un bon moment de lecture.