Moi qui aime les familles aux noirs secrets et psychés tordus, voire abjects, j'ai été servie avec la famille Chastaing. De prime abord, elle a l'air tout à fait standard. J'allais écrire normale, mais je pense qu'en matière de famille il n'y en a pas vraiment, tant qu'on a les sentiments. Mais je m'égare. Je disais donc standard, un couple dans la force de l’âge, Mylène et Jérôme, et leurs trois beaux enfants (Thadée, Zachée et Ysé), aux prénoms médiévaux et bibliques.
Le choix des prénoms par un auteur n'aura jamais été aussi révélateur que ceux de Rebecca Lighieri. Et ce sera par leur étymologie que je vous résumerai l'intrigue.
Ysé, la petite soeur, tient le sien d'Yseult. Mais pas la douce maîtresse de Tristan, mais de son poison de femme Yseult aux blanches mains.
Zachée, quant à lui, vient de la Bible, et on se prête à croire à sa miséricorde. D'une gentillesse sans borne, c'est le plus lisse de tous au final.
Thadée, pour finir, n'est autre qu'un des nombreux patronymes accordés à Judas. Un mec bien en sorte, dont le vice et le mensonge ne sont pas du tout dans son tempérament.
Prenez ces trois personnages, mélangez les à une jalousie fratricide digne de Caïn et Abel, avec un zeste de ça, et vous obtenez Les garçons de l'été. Thriller psychologique qui m'a fait froid dans le dos, mais qui m'a également fascinée.