Othello
Texte établi par Gisèle Venet. Édition bilingue
Othello
«Doucement. Que je vous dise encore un mot ou deux
Avant votre départ. J’ai rendu à l’État
Quelques services, cela se sait : n’en parlons plus.
Et quand vous rendrez compte dans vos lettres
De ces événements malheureux, s’il vous plaît
Dépeignez-moi tel que je suis : sans atténuer
Quoi que ce soit, ni l’aggraver par malveillance.
De qui, en ces instants, devrez-vous parler ?
D’un qui n’aima que trop, bien que sans sagesse,
D’un être peu enclin à la jalousie, qui, pourtant,
Manœuvré, perdit tout de son jugement,
Jetant, comme le pauvre Indien, à tout venant, la perle
Qui valait plus que toute sa tribu. D’un homme
Dont les yeux accablés par la souffrance,
Bien que peu habitués à verser des larmes,
Le font avec la même force, précipitée,
Que l’arbre d’Arabie répand la myrrhe
Qui, elle, est secourable. Mettez cela par écrit.»
(Acte V, scène 2.)
«Doucement. Que je vous dise encore un mot ou deux
Avant votre départ. J’ai rendu à l’État
Quelques services, cela se sait : n’en parlons plus.
Et quand vous rendrez compte dans vos lettres
De ces événements malheureux, s’il vous plaît
Dépeignez-moi tel que je suis : sans atténuer
Quoi que ce soit, ni l’aggraver par malveillance.
De qui, en ces instants, devrez-vous parler ?
D’un qui n’aima que trop, bien que sans sagesse,
D’un être peu enclin à la jalousie, qui, pourtant,
Manœuvré, perdit tout de son jugement,
Jetant, comme le pauvre Indien, à tout venant, la perle
Qui valait plus que toute sa tribu. D’un homme
Dont les yeux accablés par la souffrance,
Bien que peu habitués à verser des larmes,
Le font avec la même force, précipitée,
Que l’arbre d’Arabie répand la myrrhe
Qui, elle, est secourable. Mettez cela par écrit.»
(Acte V, scène 2.)
Genre littéraire
Théâtre
Pays
Époque
XVIe siècle
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Détails
512 pages - 108 x 178 mm
EAN
9782070413683
Date de parution
Traducteur, préfacier et notes :
Yves Bonnefoy
Collection