Calypso - Réparer les vivants

Calypso Lecteur

Réparer les vivants

Maylis de Kerangal
Réparer les vivants - Maylis de Kerangal
Ce qui frappe dans Réparer les vivants, c'est que Simon n'est finalement pas le personnage central et qu'il s'agit plutôt de ce cœur autour duquel vont graviter tous les autres personnages, de ses parents à sa petite amie dévastés, du corps médical qui va le prendre en charge à la patiente qui attend d'être transplantée.
Le récit est ainsi découpé en une succession de tableaux ou portraits, qui nous permettent de suivre chacun d'entre eux. L'alternance des points de vue fait la force de ce roman, qui nous fait passer par autant d'émotions qu'il y a de personnages.
Cette construction nous donne à voir toute la complexité humaine et scientifique du don d'organes, de l'acceptation des familles aux questions morales ou religieuses qu'il soulève, ainsi que la procédure purement médicale dont chaque étape est décrite en détails.
L'écriture aux phrases presque sans fins, ponctuées de virgules, est difficile à appréhender dans un premier temps. Puis on se laisse emporter dans ce torrent de mots. Ce rythme particulier nous essouffle dans une sorte de course contre la montre, le récit ne se déroulant que sur quelques heures, le temps de décider si les organes de Simon peuvent être donnés et d'entamer la procédure.
Réparer les vivants est un coup de cœur, un roman bouleversant qui nous invite à réfléchir sur un sujet d'actualité. Déjà récompensé par dix prix littéraires, il est recommandé dans le programme des secondes, option "Littérature et société".