Dans une grande ville pleine de déserts affectifs, Mr Cousin est rempli d’un grand vide et déborde d’un trop-plein d’amour et de tendresse à donner. Seul au milieu de dix millions d’habitants, il se fait remarquer en promenant Gros-Câlin, son python et exutoire adoptif. Il nous raconte ses aventures avec une sorte d’innocence bonhomme, en se berçant d’illusions et sans lamentation. Il ne faut pas être grand psy pour lire entre les courbes du python qu’il crève de solitude, caché derrière un masque tellement transparent qu’il ne trompe que lui-même.
Fable humoristico-désespérée sur la solitude et l’indifférence, Gros-Câlin est surtout un texte d’une étonnante vitalité inventive, faite de calembours, de mots-mis-pour-d’autres, d’expressions incongrues, saugrenues et biscornues, de phrases assemblées en suivant un mode d’emploi « ikeologique ». Cela rend le texte parfois difficile à suivre, confus d’élucubrations, mais le message d’ensemble est très touchant. "Je sais également qu’il existe des amours réciproques, mais je ne prétends pas au luxe. Quelqu’un à aimer, c’est de première nécessité" .