Les fées de Martin Millar ne sont pas comme les autres : elles font des reprises garage-punk de classiques écossais, elles boivent beaucoup trop et sont très vulgaires. Alors lorsqu'elles arrivent à New York, sur les territoires de fées qu'elles ne connaissent pas, et qu'elles décident d'aider les humains qu'elles croisent dans les bas-fonds de la ville, ça risque de mettre un sacré chantier.
Martin Millar s'attarde vraiment sur les pires facettes de l'humanité et joue avec pour nous faire rire. Les fées n'évoluent qu'au milieu des plus tristes quartiers de New York et côtoient deux humains parmi les plus misérables.
Les fées, en aidant ces humains, vont créer des situations tellement pathétiques que le lecteur ne pourra s'empêcher de rire. On va suivre de nombreux autres personnages comme Magenta, une SDF qui délire complètement en se prenant pour Xénophon, et suivre l'avancement de la rébellion dans le royaume des fées. Car à force de vouloir calquer la société humaine, le royaume des fées va entrer dans la révolution industrielle et faire beaucoup de malheureux.
Chaque chapitre alterne donc plusieurs histoires, plusieurs points de vue. Si c'est une lecture plutôt difficile à suivre au début, on se rend vite compte que tous ces destins vont être liés. C'est aussi ce procédé qui aide au comique car chaque scène finit par faire écho à une autre.
Martin Millar dresse ainsi une véritable satire de la société grâce à sa vision décalée des fées. C'est une aventure vraiment délirante qu'il nous offre, tout en abordant des thèmes plutôt difficiles comme la maladie ou la folie et en nous montrant notre société telle qu'elle est. Martin Millar arrive terriblement bien à nous faire rire tout en nous délivrant un récit poignant.