Roberts et Brant sont flics à Londres, dans un quartier pourri. Roberts n'est pas un tendre, ni vraiment un intellectuel. Brant est un véritable cauchemar : violent, machiste, raciste, grossier ... et ripoux ; vraiment tout pour plaire. Ils pourraient bien, tous les deux, faire les frais d'une opération de nettoyage de la police métropolitaine, à moins qu'un coup d'éclat ne vienne faire oublier leurs nombreux défauts. Justement, les occasions de briller se précisent : d'un côté un gang, qui s'appelle le gang « E », commence à tuer de petits trafiquants de drogue, et les abandonne pendus aux réverbères. De l'autre, un fou, qui s'autoproclame l'« Arbitre », a commencé à éliminer, un à un, les joueurs de l'équipe nationale de cricket. R&B flairent l'aubaine et se mettent en chasse.
Brant, dans ce roman, est un fanatique de McBain et de ses flics du 87e District, au point qu'il a appelé son chien, un bâtard pelé, Meyer. Et pourtant, même si Ken Bruen, comme McBain, nous fait vivre la vie d'un commissariat de quartier, les points communs s'arrêtent là. On ne peut pas vraiment dire que l'ont soit dans le style procédural, vu que ni Roberts, ni Brant n'enquêtent vraiment. Ils ont juste un coup de bol de temps en temps. Ce qui ne veut pas dire que l'on s'ennuie pour autant, bien au contraire. Il est réjouissant de voir jusqu'où Ken Bruen est capable d'aller. Pour donner une idée aux amateurs de McBain, à côté de Brant, l'abominable Ollie Weeks de McBain est un véritable gentleman. Ken Bruen est un provocateur hilare, qui, visiblement, aime autant Tarantino que McBain, un sale gosse qui se marre de dire des énormités. Et le lecteur avec.