Le narrateur aime la bière, sa copine Karine, les alexandrins, mais pas le boulot. Alors quand Karine le met à la porte avec ordre de ne pas revenir sans argent, il file au bistro. Et là, divine surprise, il y là le con. Un con plein de fric, bourré, qui clame à tous vents que de l'argent il en a plein sa baraque. Alors il le suit, rentre chez lui, et là, surprise, le con n'est peut-être pas si con, et surtout pas si bourré. Il le surprend, flingue à la main. Allez négocier dans cette position ! Le voilà qui se retrouve prisonnier, obligé d'enterrer son prédécesseur, puis de prendre sa place : esclave ménager, avec impossibilité de sortir. Alors même si, petit à petit, son ravisseur lui paraît de plus en plus sympathique, notre homme va bien entendu essayer de s'évader, et s'apercevoir que cela n'a rien de facile, et que sa situation est de plus en plus désespérée.
Une petite perle noire, parfois inquiétante, presque toujours drôle, qui pousse jusqu'à l'absurde l'idée de départ. Comment le ravisseur arrive-t-il à tenir son prisonnier sous contrôle, comment celui-ci, poète de comptoir, philosophe de fond de verre, et surtout grand feignant devant l'éternel en finit presque à l'apprécier ? On sourit souvent en se demandant comment l'auteur va réussir à terminer son bouquin. Et force est de reconnaître, qu'on se fait mener en bateau, comme le narrateur, d'un bout à l'autre, jusqu'au final absolument ahurissant qui nous laisse comme deux ronds de flan. Voilà un grand artiste du trompe l'oeil à découvrir, ne serait-ce que pour le plaisir de se faire avoir de façon aussi magistrale.