Tout va mal à Edimbourg : Darren Rough, pédophile qui vient de finir de purger sa peine, est installé par les services sociaux dans un quartier populaire, juste en face d'un parc où jouent les gamins. Jim Margolie, un policier promis à une brillante carrière, se suicide en sautant d'une falaise par une nuit pluvieuse. Cary Oakes, tueur en série aux USA, a été libéré et renvoyé dans sa ville d'origine, Edimbourg. Pour couronner le tout, deux amis d'enfance de John Rebus font appel à lui pour retrouver leur fils, Damon, de 19 ans, qui a disparu un soir où il sortait avec deux amis. Alors John Rebus craque et signale à la presse, qui s'en fait aussitôt l'écho, l'existence du pédophile logé en ville. Les braves gens du quartier créent aussitôt une milice et incendient l'appartement de Darren qui ne doit son salut qu'à la fuite. Cary Oakes, le tueur en série, mène de son côté tout le monde en bateau, et commence à provoquer Rebus, tandis que le gosse disparu demeure toujours introuvable : décidément, tout va mal à Edimbourg !
Peut-être le meilleur John Rebus de la série, le suspense est impeccable, les différentes enquêtes se mêlent, s'éloignent et se répondent de façon totalement fluide et harmonieuse, et finissent par dresser un portrait bien peu reluisant de la haute société d'Edimbourg. Là comme ailleurs, la misère engendre la bêtise et la violence, et les puissants, bien à l'abri derrière les hauts murs de leurs villas, et ceux encore plus infranchissables de leur richesse, s'en tirent, échappent à la justice, et méprisent la populace. John Rebus est un personnage que l'on a toujours plaisir à retrouver, avec ses doutes, ses colères et ses faiblesses, et ce n'est pas cette enquête, et les vérités nauséabondes qu'elle révèle, qui vont lui donner envie d'arrêter de passer du temps dans les pubs, devant un pur malt.