Marne la Vallée, morne plaine. Max y est le Héros d'une tragédie banlieusarde, il est flic dans la police municipale. Malgré cet emploi modeste qui ne le prédispose pas à mener de grandes enquêtes criminelles, il va se lancer à la poursuite d'un serial killer qui vient de tuer son ex. Se lancer en titubant, entre deux cuites au vieux pur malt, mais se lancer quand même, malgré les nausées, malgré les maux de têtes, contre ce tueur, et contre cette lèpre qui gagne la banlieue.
Difficile de ne pas faire le rapprochement avec Franconville Bâtiment B de Gilles Bornais : même époque, même cadre : une banlieue qui ne brûle pas, dont on ne parle jamais aux infos, et où on s'emmerde en silence. Une banlieue quand même petit à petit rongée par une lèpre comme dit Laurent Martin, lèpre de l'indifférence, de l'individualisme, du repli sur soi, de la médiocrité, du manque de passion ou d'intérêt pour quoi que ce soit, si ce n'est le fric, et encore. Comme Franconville. La différence c'est qu'ici il y a un Serial Killer, l'action est donc plus violente, mais le constat est le même, désespérant. Un début de roman un peu déroutant, avec sa construction selon les canons de la tragédie grecque qui peut gêner par le coté artificiel qu'elle introduit dans le récit. Mais on se laisse ensuite prendre, et tout semble de nouveau totalement naturel. Donc un conseil à ceux qui pourraient être déroutés : persévérez, ça en vaut la peine.