Richard Grey a été victime d’un attentat de l’IRA à Londres et doit refaire sa vie avec une amnésie qui occulte une partie de sa mémoire avant cet accident. C’est une jeune femme, nommée Susan, qui se présente à l’hôpital pour lui apprendre qu’ils ont eu une liaison.
Grâce à elle, il va retrouver peu à peu sa mémoire et se souvenir de cet étrange triangle amoureux qu’il formait avec Susan et Niall, écrivain manipulateur et inquiétant.
Il se souvient également que tous trois possédaient, à des degrés différents, le même don, que Richard ignore, dont Susan essaie de s’échapper, dans lequel Niall s’enfonce délibérément, et qu’ils appellent "glamour" : celui de l’invisibilité.
Dès lors, on plonge dans une intrigue à plusieurs voix, nous proposant des versions qui semblent mutuellement contradictoires, tout en jouant sur certains détails récurrents.
Les informations qui comblent peu à peu le vide de la mémoire du protagoniste sont-elles fiables ou sont-elles seulement une fiction, un piège dans lequel Niall tente d’enfermer Richard ?
Christopher Priest décrit ce glamour non pas comme quelque chose de totalement bénéfique (on a tous rêvé de posséder ce don en n’imaginant que les côté positif de la chose), mais comme un don aliénant. Être invisible, c’est être ignoré, ou exclu socialement.
Une idée qui nous ramène à un thème classique et récurent de la littérature de science-fiction, celui de l’ostracisme et de la mise à l’écart d’individus différents, dotés de pouvoirs.
On rencontre par exemple dans le récit des marginaux, exclus des systèmes de santé, dérobant des produits de première nécessité pour survivre.
Avec une écriture subtile et une finesse psychologique, Christopher Priest renouvèle le thème de l’invisibilité d’une façon brillante, originale et déroutante