Grégoire COURTOIS nous projette en fin de vingt-et-unième / début de vingt-deuxième siècles, dont le carburant essentiel est encore le pétrole, après une grande famine ayant fragilisé l'Humanité.
Le professeur Fransen, créateur de la BlackJag, répond aux questions de l'huissier Klein. Nous sommes en l'an 2110. L'huissier cherche à éclaircir la disparition d'un certain Antoine Donnat, marié à une prénommée Christine et père de deux enfants (en 2109). Préfère-t-il sa voiture à sa femme? Il semble en effet être bien plus satisfait au volant qu'au lit.
La BlackJag retient tout, identifie tout. Absolument tout. Absolument tout et tout le monde. Tout le roman se fait donc d'un point de vue interne, automobile, à tous les âges de sa mise en service ou, devrais-je écrire, de sa vie.
À la lecture de ce roman, une foule de questions nous assaille:
Que penserait notre voiture, si elle en était capable?
Le progrès technique étant inarrêtable, à quand la voiture autonome, totalement autonome?
Sera-ce un avantage ou un inconvénient pour l'Humanité?
Que signifiera « conduire », dans les années à venir?
L'Humanité se fait maîtresse et détentrice de la nature, sera-t-elle toujours en pleine possession de tout, [une fois] dans l'habitacle?
En refermant le livre, nous fermons la portière de la BlackJag, avec inquiétude, avec curiosité aussi.
Grégoire COURTOIS nous prouve, de par cette courte histoire, que la plus belle des voitures, celle qui véhicule le plus grand monde, n'est autre que la littérature.