Même pas Mort est porté par une écriture incroyable, qui enveloppe à merveille le récit qu’il transmet.
Le style de l’auteur possède un côté très brut. En effet, aucun détail ne nous est épargné, qu’ils soient dans la violence des combats ou les scènes de sexe. Je me sens ici obligé de décerner une mention spéciale à la scène ou Bellovèse enfant attaque Sumarios alors qu’il est… Occupé (lisez le roman et vous verrez de quoi je veux parler). Ce côté brut permet de dégager le côté épique des combats, tout en montrant leur grande violence.
Les descriptions sont donc très visuelles et nous donnent tout à voir des paysages et des villes vus par Bellovèse et ses compagnons, ou les héros de guerre qu’ils croisent sur leur route. Tous les héros se distinguent les uns des autres par leur physique et leur caractère et parviennent à marquer notre esprit de lecteur. Personnellement, j’ai beaucoup apprécié Troxo, le héros Arverne, pour son côté jovial et la dose de comique qu’il apporte dans son combat contre Bouos ou d’une certaine façon, quand il affronte Comargos, mais également Sumarios, qui se conduit avec une grande noblesse en acceptant de prendre Bellovèse et son frère sous son aile, quitte à braver les interdits et prêt à tout pour les protéger.
La narration est également très intéressante. Jean-Philippe Jaworski met en scène dans son roman le personnage de Bellovèse qui raconte son histoire, alors qu’il est très âgé et qu’il prend du recul sur sa vie de guerrier, ce qu’on peut voir dans le prologue, La Première Nuit. Le roman est donc raconté par Bellovèse, à la première personne, qui se met en scène lui-même dans ce qu’on peut appeler une parole conteuse, c’est-à-dire une sorte de mise en abîme de l’histoire. Le vieux Bellovèse prend du recul sur celui qu'il était à l'époque pour conter une sorte d'autobiographie au lecteur.
https://leschroniquesduchroniqueur.wordpress.com/2017/05/16/meme-pas-mort-de-jean-philippe-jaworski/