Après avoir assisté au dernier procès, Pascale Robert-Diard, journaliste dans l’émission de radio “Chroniques judiciaires ” sur France Culture, a rencontré Guillaume Agnelet. À partir de leurs échanges, elle a rédigé La déposition, qui retrace l’histoire de cette affaire du point de vue du fils du coupable. Elle reconstitue toutes les années de Guillaume passées à exister dans l’ombre du père, à douter, à se voiler la face et à défendre cet homme dont il a longtemps cherché la reconnaissance, avant d’en avoir peur. Porté par une écriture incisive, La déposition se lit comme un roman noir, et l’on est saisi par ce personnage qu’est Guillaume, taraudé par la peur de briser sa famille en révélant son secret ou maintenir les apparences en se taisant.
« La loi, qui connaît mieux la vie qu’on ne le dit parfois, a prévu des cas comme ça. Elle dit que lorsqu’on est le père, la mère, le frère, la sœur, l’enfant ou le conjoint de l’auteur d’un crime ou d’un délit, on ne peut être puni pour ne pas l’avoir dénoncé. Que se taire n’est pas un délit pénal mais un conflit moral qu’il appartient à chacun de résoudre comme il peut. »