A l'occasion de la nouvelle traduction du livre, j'ai décidé de me plonger dans l’œuvre de cet auteur américain dont j'ai longuement entendu parler récemment. Écrit au début des années 30, Le faucon maltais est rédigé dans un style qui parait, toujours aujourd'hui, très moderne et électrique. Avec une noirceur et un cynisme fortement marqué, on imagine l'auteur comme son héros : sec, impassible, sûr de lui. Pas un mot de trop dans ses lignes, allant droit à l'essentiel et vous pouvez bien passer par la case prison puisqu'il ne vous laissera pas le plaisir de mener le jeu. Il dévoile ses intentions comme on jette des miettes aux pigeons, de façon sporadique et désintéressée. Juste pour que vous soyez assez avides et torturés. D'ailleurs, il semble bien se foutre de l'intrigue, l'important étant de démontrer jusqu'où on peut aller dans les non-dits, les mensonges, les fausses vérités.. Mis à part son protagoniste principal, il n'hésite pas à faire de ses personnages des êtres grotesques, déshumanisés, jusqu'à les jeter en pâture aux chiens. C'est la vie, on ne peut compter sur personne, heureusement qu'on a inventé l'égo.
En tout cas, si vous aimez les vieux films policiers américains avant guerre en noir et blanc avec des types aux chapeaux à bords qui portent des longs impers beiges, boivent du whisky sans glace et qui renvoient les femmes fatales dans leurs pénates sans états d'âme, vous allez aimer Dashiell Hammett. Bon d'ailleurs, on me signale que ça a déjà été adapté en film, alors c'est vous qui voyez.