L'histoire débute avec Lisbet Ostergren, journaliste, qui va se préoccuper d'un fait divers sordide : les maisons de deux familles partent brutalement en fumée. Alors qu'il ne devait y avoir personne, on y retrouve les occupants calcinés.
Troublante coïncidence, un membre de chaque famille appartenait à un même institut de recherche, où son mari travaille lui aussi.
Face à l'attitude fuyante de ce dernier, Lisbet va s'obstiner dans ses recherches, convaincue que quelque chose se trame au sein de l'institut. Secrète et tenace, elle va constituer un dossier à partir de ces soupçons.
Mais quand, après quelque temps d'absence, on la retrouve sans vie sur une île, foudroyée par un cancer alors que son dossier a disparu, l'énigme reste complète.
Sa s¿ur, Inga-Lisa, avocate, ne peut pas en rester là : elle reprend l'enquête. Armée de sa détermination, par tous les moyens et contre toute attente, elle va dénouer les fils d'un mystère qui s'avère être très compromettant pour une certaine hiérarchie.
Westerlund dévoile ici une face singulière de la société suédoise : ses compatriotes sont-ils particulièrement indifférents à ce qu'ils les entourent ?
Les caractères des deux filles Ostergren sont semblables (et pour cause) et vont ainsi à l'encontre de ce qui fonde l'intrigue : elles sont tenaces et vont jusqu'au bout.
Et si le sort de Lisbet est irrémédiable, il dénonce cependant ce que certains sont capables de faire par pur profit, sans scrupule ni sentiment. Ceux-là même qui jugent que les Suédois sont des gens passifs, peu regardant et d'une tranquillité déconcertante.
Quant à l'héroïne, Inga-Lisa, que l'on peut retrouver dans Chant pour Jenny - Folio Policier n° 369 (en attendant d'autres traductions ? !), elle est le contraire personnifié de ces pensées désobligeantes. Elle se jette corps et âme dans la recherche de vérité, se faisant juge et partie, bien décidée à arriver à ces fins quels qu'en soient les moyens.
L'auteur nous donne un bon roman, où les personnages sont bien trempés et où il règne cette atmosphère spécifique, empreinte d'une certaine indolence, propre aux auteurs nordiques.