Je suis tombée sur la 4ème de couverture en Janvier alors qu’on était tous loin de ce qu’il se passait ailleurs, en Asie. Il s’avère que cette lecture est à présent de circonstance et pourtant, malgré tous ceux qui se sont gaussés de donner une liste de romans pandémiesque, celui-ci semble avoir été omis et c’est bien dommage, (oui, je sais, pandémiesque n’existe pas mais je m’en moque éperdument).
C’est dommage parce qu’au milieu de thrillers à sensation, tous plus mauvais les uns que les autres, la littérature offre de réels petits bijoux.
Ici, on n’est pas dans du thriller ou du roman noir, on est en littérature dite blanche, et oui !
Bien que le roman a été écrit en 2009, il résonne aujourd’hui cruellement à nos oreilles.
Le texte est superbe avec Jiselle en personnage central. Jiselle est naïve, dès le début et pour une grande partie du roman. Mais elle est aussi courageuse, loyale, fidèle et dévouée. C’est un personnage féminin qu’on pourrait trouver fragile mais elle révèlera une force de caractère incroyable.
Les réactions mêmes qu’on peut lire dans le roman rappelleront sans peine la ruée, chez nous, sur les romans de Camus, King ou, pire, des auteurs faisant la promo d’un de leurs anciens romans ayant abordé le thème.
Laura Kasischke offre un roman d’amour, le roman d’une survivante, d’une louve protégeant sa tribu, un roman empli d’abnégation et d’altruisme.
Elle révèle également tout ce que l’on peut observer aujourd’hui : méfiance envers le gouvernement, égocentrisme primaire, non-respect des consignes, déni, dépressions, sans compter l’émergence des spécialistes en tous genres, le pire de ce qui est en l’espèce humaine (qui n’a rien d’humain soit dit en passant).
Mais, et c’est certainement le plus important, ce roman n’est pas que d’actualité, il est par-dessus tout magnifiquement écrit. L’auteure à une plume qui vous fait succomber à son talent dès les premiers paragraphes et vous donnera envie de découvrir ses autres romans.