Les Paravents

« Le décor sera constitué par une série de paravents sur lesquels les objets ou les paysages seront peints. »

Pour Genet, le théâtre est un traquenard, tendu de telle sorte qu’il soit impossible de distinguer le sérieux du ludique, le vrai du faux, et l’imaginaire du vécu. La guerre d’Algérie traverse Les Paravents – au point d’avoir suscité bien des remous au moment de sa création en 1966. Mais Genet dépasse l’Histoire en illustrant, au moyen d’une centaine de personnages, un « dialogue de sourds » entre des individus – tels Saïd, l’anti-héros de la pièce, jeune homme pauvre, qui épouse Leïla, une femme « laide », sous la férule d’une mère féroce, ou encore Wanda, la prostituée… – et des collectivités (colons, combattants algériens et militaires français). Le paysage est celui du Maghreb, avec son soleil, ses déserts et sa « lumière bleue, très dure ». Les seize tableaux des Paravents s’élargissent peu à peu jusqu’à dresser un monument en l’honneur des morts, créant un événement poétique proche du théâtre grec, dans sa démesure, un monde de l’insaisissable où tout s’écrit et tout s’efface sur du sable, d’un même mouvement de la main.

« Je crois que la tragédie peut être décrite comme ceci : un rire énorme que brise un sanglot qui renvoie au rire originel, c’est-à-dire à la pensée de la mort. »
Jean Genet, Commentaires du sixième tableau.
Genre littéraire
Théâtre
Époque
XXe siècle
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Détails
400 pages - 108 x 178 mm
EAN
9782070416134
Date de parution
Editeur :
Michel Corvin
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