Le sujet de ce roman, c’est avant tout la mise en lumière de l’opposition frontale entre deux conceptions de la médecine gynécologique. D’un côté (majoritaire), il y a les actes : prescriptions pléthoriques de médicaments, d’analyses, d’examens invasifs voire non sollicités, tout cela « pour le bien des femmes », mais sans qu’on ait réellement pris la peine de les écouter, de les informer, de demander et d’obtenir leur consentement éclairé, bref, sans qu’on songe à se préoccuper de leur bien-être physique et psychologique, comme si, après tout (air connu), les femmes n’étaient pas les mieux placées pour savoir ce qui se passe dans leur corps et ce dont elles ont besoin ou envie. De l’autre côté, il y a la parole, celle des patientes, que de trop rares médecins prennent le temps de faire advenir (parce qu’un problème peut en cacher un autre), d’écouter et surtout (surtout!) de s’abstenir de juger ; et puis la parole de ces mêmes médecins qui informent, conseillent, proposent des alternatives, accompagnent, tout en évitant les examens médicaux superflus. En un mot : ceux qui respectent l’humanité de leurs patientes.
« Le chœur des femmes » se lit comme un page-turner, parfois poignant, souvent révoltant ou écœurant, qui provoque colère à l’égard des uns et admiration à l’égard des autres. Bien qu’écrit en 2009, il semble malheureusement toujours d’actualité, à en lire les nombreux articles et blogs sur les violences gynécologiques et obstétricales.
Lecture à prescrire donc à tous les gynécos (y compris les femmes) et médecins en général, comme une piqûre de rappel que leur travail consiste à soigner dans le respect de l’intégrité et de la dignité de leurs patient.e.s.
A lire et offrir par/à toutes et tous, pour (re)prendre conscience-affirmer-répéter-insister-marteler-revendiquer que le corps des femmes leur appartient, et que leurs voix méritent d’être entendues.