Éric Metzger vous connaissez? L'humoriste du Quotidien de TMC, le fameux duo "Éric et Quentin". Eh bien, voici un jeune homme qui derrière son image de journaliste loufoque à l'humour très premier degré cache un véritable don pour l'écriture. C'est vrai qu'on a parfois tendance à oublier que derrière ces "fous" du PAF se cachent souvent des journalistes et parfois des journalistes qui ont une très belle plume.
Le premier roman d'Éric Metzger est incontestablement un bijou. "La nuit des trente" m'a laissée comme étourdie, remuée par toutes ces pensées qui m'ont assaillie, car ce que je venais de lire sonnait juste. Éric Metzger a posé des mots sur ce spleen du trentenaire qui n'a pas vu le temps passer et qui se retrouve enchaîné à sa vie par les obligations du quotidien.
J'ai passé la nuit à réfléchir à Félix, le "héros" de ce roman court et marquant. Le genre de livre qui une fois refermé, vous hante.
Félix pourrait être n'importe qui et vous allez même jusqu'à penser "et tout compte fait, ne le suis-je pas un peu ce Félix hanté par un fantôme? Avec ce que je sais aujourd'hui, qu'aurais-je pu faire pour éviter d'être hanté par mon passé." Car c'est de ça qu'il s'agit, regretter ce passé qui nous empêche parfois de dormir, ce passé après lequel on pense avec nostalgie, ce passé qu'on aurait voulu différent et on se met à maudire ces années qui nous en séparent et ces événements, nos choix même, qui font que notre vie est aujourd'hui une sorte de métro-boulot-dodo.
À la fin de l'histoire, une révélation à laquelle on ne s'attend pas, vous fera regarder votre conjoint en pensant "et lui (ou elle) c'est qui son fantôme? Est-il ici par choix ou parce que les circonstances ont fait que nous nous retrouvons maintenant, ici, ensemble?" Ce roman est une balade d'une nuit en compagnie d'un jeune homme qui court après son bonheur qui pourtant s'en est allé il y a dix ans déjà.
Une nuit avec Félix et vous saurez que vous ne serez pas seul à courir après les fantômes.