J'ai vraiment beaucoup aimé ce roman.
On y retrouve les intrigues et le climat de violence extrême propre à Thomas Day, avec beaucoup de combats sanglants, de langage cru, des massacres, qui sont très bien décrits, avec beaucoup de précisions sur l'état des combattants. On observe également une grande part de tragique dans les personnages, avec Égée, Johan ou Eiroénée, qui doivent tous trois faire face à un destin qui leur est imposé par un climat politique qui oppose la cité de Déméter soumise à la tyrannie du général Absu Déléthérion, aux tribus de la Canopée, qui apparaissent comme la seule force d'opposition à une cité qui devient de plus en plus expansionniste.
La Canopée offre au lecteur une vision utopique de société où les classes sociales n'existent pas et qui promeut l'égalité, malgré des coutumes et traditions qui peuvent se révéler choquantes et dures à oublier, comme le fait qu'une veuve doive mâcher le sexe de son défunt amant par exemple.
J'ai également beaucoup apprécié l'Hérakléion et les armures des Thaumaturges, les chimères, qui sont des objets de technologie extrêmement avancés mais qui passent pour de la magie, car comme le dit Arthur C. Clarke, "Toute technologie suffisamment avancée est indiscernable de la magie". La race des Eizihils (des grands insectoïdes munis capables de s'adapter à des dizaines d'environnements différents au fil de leurs mutations) est aussi très intéressante et confère une part d'originalité à ce roman.
Enfin, Le Double corps du roi est un roman porteur d'un message écologique et d'une vision de tolérance forte, que l'on peut voir à travers les personnages de Johan, d'Egée et d'Eiroénée, qui cherchent à comprendre et à s'intégrer dans la Canopée.
Chronique complète ici : https://leschroniquesduchroniqueur.wordpress.com/2018/03/23/le-double-corps-du-roi/