Fascinant et terrifiant, "Chanson douce" m'a beaucoup fait réfléchir sur la psychologie humaine et sur la pression que la société nous inflige.
C'est un roman poignant, qui, à travers une montée d'adrénaline tout au long de l'intrigue, nous fait ressentir ce tiraillement entre l'image - souvent fausse - qu'on renvoie aux autres, et notre vrai "nous".
"Chanson douce", c'est l'histoire des Massé, une famille assez aisée, qui embauche Louise, LA nourrice parfaite pour garder les deux enfants de la famille.
Louise… Les Massé pourraient en écrire son éloge : il semble, au premier abord, impossible de lui trouver un seul défaut.
Mais Louise est détruite à l'intérieur d'elle. Les enfants sont son seul échappatoire pour oublier le chagrin qui la ravage. Un chagrin destructeur. Un chagrin qui fait pression sur elle. Un chagrin qui la rend folle.
La structure du roman est assez originale, car le prologue du roman se passe juste avant la fin du roman.
Cela nous pousse à analyser tout au long de l'histoire, les faits et gestes de Louise pour comprendre comment et pourquoi elle en est arrivée à faire ça. (Je vous laisse lire le tout début du roman si vous êtes curieux de savoir ce qu'elle a fait)
"Chanson douce", c'est ainsi un roman - une tragédie même - qui interroge sur les conséquences de la pression sociale et qui montre parfaitement que les gens ne sont pas toujours ceux qu'ils prétendent être.
Quand on lit ce roman sous un angle plus philosophique, on se rend compte aussi qu'il illustre bien la complexité de doser entre ce que veut pour nous la société (le surmoi, selon Freud) et ce que nos pulsions nous poussent à faire (le ça, selon Freud).
Parfois le tiraillement entre le ça et le surmoi est si fort que le "moi" (selon Freud, c'est le juste milieu entre le ça et le surmoi) devient fou et n'arrive plus à exister.
"Chanson douce", c'est un roman entraînant, qui se lit vraiment facilement et rapidement, et très intéressant à analyser ! Bonne lecture !