C'est avec Haka que j'ai fait connaissance avec le talent de Caryl Férey. Depuis je ne cesse de me prendre des claques littéraires à chaque fois que j'ouvre un de ses bouquins. Haka, puis Utu (fausse suite mais vraie réussite) et le chef-d'œuvre Zulu sont autant d'excellents ethno-polars que des romans d'une grande profondeur et des photos sociologiques qui marquent.
Un auteur qui donne tout son rôle au roman policier et qui nous raconte en plus des histoires prenantes et très, mais alors très bien ficelées.
Dans Haka, direction la Nouvelle-Zélande où l'on va se prendre en pleine tète le personnage de Fitzgerald, un personnage de flic à l'empathie plus noire que la haine, marqué par la disparition de sa femme et de sa fille vingt-cinq ans plus tôt. Il porte la colère et ses névroses psychotiques comme Jésus sa croix.
Un vraie gueule d'anti-héros que le grand Clint Eastwood incarnerait à merveille, secondé par une toute jeune recrue qu'on va lui balancer dans les pattes ; ensemble, ils vont devoir enquêter sur un meurtre odieux qui va raviver les souvenirs du flic et père et lui retirer ses dernières velléités de sommeil.
Une atmosphère incroyable, un pays à l'histoire trouble et à la mythologie parfois choquante, des personnages qu'on n'oublie pas, des histoires que rien ne semble lier qui vont finir par se croiser dans un grand chambardement final, non vraiment Haka m'a scotché par sa lecture addictive et limpide. Du noir de chez noir avec un "twist" final que l'on n'est pas près d'oublier...
Une des plumes les plus talentueuses du polar français !