Ce roman est une exceptionnelle source d’informations sur les origines du nazisme et, par-dessus tout, l’ascension incompréhensible d’Adolf Hitler. Le travail de documentation est visiblement énorme et le récit n’en est que plus intéressant.
Pour nous décrire qui était ce schmock, l’auteur nous raconte l’histoire de deux familles, l’une juive et l’autre pronazis.
Harald Gottsahl et Elie Weinberger sont amis depuis l’enfance, tombent amoureux de la même femme, Elsa, qui épousera Elie.
Les Gottsahl sont, tout comme les Weinberger, allemands sauf qu’Elie et sa famille sont juifs.
Au fil des années, les uns vont se rapprocher de celui qui deviendra bientôt le Führer, les autres se sentir menacer et comprennent, trop tard, qu’ils doivent fuir.
Dès le début, on sait qu’Elie ne doit sa survie qu’au fait qu’il s’est fait passer pour Harald mais comment, ne comptez pas sur moi pour vous le dire.
Cette fresque qui couvre plus d’un siècle est extrêmement riche pour son côté historique, écrit par un auteur qui se dit lui-même de sangs mêlés, normand, allemand, autrichien, juif, anglais, écossais, peut-être même antillais et amérindien si on en croit les légendes familiales.
C’est aussi une magnifique histoire d’amour et d’amitié.
Même si la famille Gottsahl vous paraîtra froide, sans pitié, ayant trahi les Weinberger, ce qui est vrai, prenez le temps de les découvrir. Ce qui est quand même le plus inconcevable, c’est comment un homme tel qu’Hitler, que l’on découvre beaucoup mieux, a pu arriver à embrigader des milliers de personnes et à en faire massacrer des millions, comment personne n’a pu y croire, n’a pu agir avant qu’il ne soit trop tard.
C’est bien ce que tente d’expliquer Franz-Olivier Giesbert. C’est passionnant, effrayant et assez incroyable. A lire, sans aucun doute.