Zé est un flic de basse extraction entré à l'école de police de São Paulo grâce à la bienveillance du capitaine Otelo. Ce dernier qui l'a pris sous son aile, « a fait son éducation alors que ses parents, quoique sa mère ait toujours soutenu le contraire, s'étaient contentés de le mettre au monde pour l'abandonner à la Providence ». Otelo l'a protégé et a été récompensé vu que le gamin est sorti très bien classé de sa formation. C'est ainsi que Zé prend le bus, de nuit, pour sa première affectation. Il débarque en pleine nuit à Brasilia avec son costume, une valise minuscule qui contient tout ce qu'il possède et une paire de Ray Ban à monture dorée, achetée sur les conseils du capitao qui pensait « qu'il devait cacher ses yeux où se lisait trop aisément qu'il était un gosse de rien ».
À peine arrivé, il se retrouve sur une affaire de meurtre dans un bordel, une fille salement amochée. Barreto, son collègue énigmatique, laconique et peu amène va vite clôturer l'affaire : « La malheureuse qu'on venait d'emporter était morte de sa propre bêtise ! Elle avait bu, s'était adonnée à la drogue et avait payé de sa vie sa conduite écervelée. »
Rien de cela ne plaît à Zé, mais qui est-il pour contredire tout le monde dans ce milieu qui le juge plus qu'hostilement ? Et Carmelita, qui travaille dans cette maison des plaisirs, qui est aussi belle que fragile, la reverra-t-il ? Pourra-t-elle l'aider ?
La première partie de Zé, premier volet de la trilogie « Le sang du Capricorne », est vraiment excellente. Ambiance particulièrement prenante, personnages avec une réelle profondeur, on ressent tout ce que l'auteur veut faire passer et le lecteur se retrouve à la place du jeune flic, déboussolé à Brasilia, et c'est un bonheur. Le reste est en deçà, mais Bernard Mathieu était parti très fort, ce qui n'empêche pas le livre de parfaitement se tenir et de donner envie de dévorer la suite de la trilogie.