Une voix, presque mienne

«J’ai le sentiment que c’est l’Histoire qui dicte l’ordonnance de mon livre d’images. Attention ! Je ne prétends pas qu’en vertu de je ne sais quel privilège aristocratique mon cheminement en ce monde passe par les altitudes où se fait et se défait le sort des peuples ! Non, l’Histoire me broie comme tout un chacun. Il y a simplement que les circonstances ont aiguisé ma sensibilité au destin que nous avons en partage. Mes images ? Des photos du Kremlin, baptême du feu prolétarien dans la «ceinture rouge», errances du côté de chez Aragon sur un air de Mozart, la mort du Père abominablement défigurée. Je pourrais dire comme La Fontaine : «J’étais là. Telle chose m’advint…»»