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La famille, fil conducteur de cette autobiographie, constitue, on le ressent, l’essence même de l’homme et de l’auteur qu’incarne Amos Oz: la présence de ces aïeux ont nourri le petit garçon sur lequel ... s’ouvre cette histoire bien avant l’homme et l’auteur en lequel il s’est mué. C’est un lourd et héritage qu’est le sien, qui prend une place importante de la vie de l’homme, dont on comprend que la personne qu’il est devenu est un concentré et une lente fermentation du mélange des personnalités qui ont façonné son histoire familiale. Une histoire pour le moins complexe, enchevêtrée de personnalités autant multiples qu’uniques, définies par le mélange bigarré de cultures très différentes : L‘Europe apparaît comme un mirage extraordinaire, l’eldorado de la civilisation culturelle selon le couple, la famille Klausner et Mussman, dont la littérature parsème à longueur de lignes le récit du fils, comme leurs auteurs, Tolstoï, Dostoïevski, Tchekhov, considérés comme des demi-dieux. La narration trouve ses sources à la fois en Europe et en terre d’Israël, Eretz-Israël, et c’est cette dualité-là qui confère toute sa richesse et sa complexité à la nature d’Amos: ce mélange d’occident et d’orient, dont les images défilent et alternent en se suivant, se juxtaposant, se succédant les unes aux autres. On ressent pleinement le plaisir, la douleur aussi, qu’Amos Oz prend à faire revivre cette famille, et plus que tout, ses parents, sa mère. C’est un document d’une incroyable complexité, d’une richesse sans égale en termes de culture, d’histoire, de géopolitique, d’une érudition rarement égalée, mais aussi d’un travail mémoriel, de réflexion, et stylistique, incroyable. Cette lecture a été un véritable choc pour moi, car l’intelligence de l’homme n’a d’égale que son humanité et le bonheur que m’a procuré son écriture. Il me tarde de découvrir d’autres œuvres de l’homme de lettres, rien que pour me confirmer le talent d’Amos Oz.