Le rendez-vous de Saigon

«Mon père attaqua la rédaction de son Rendez-vous avec l’angoisse confiante d’un écrivain décidé à donner le meilleur. Je lui demandais régulièrement des nouvelles du manuscrit, ni trop pour ne pas le persécuter, ni pas assez pour qu’il ne se sente pas abandonné.
Fe fin de semaine en fin de mois, de fin de trimestre en fin d’année, au fil d’enchères devenues folles, je vis bientôt que je n’aurais jamais ce manuscrit, qu’il ne l’achèverait jamais sans jamais cesser de l’écrire ou, à défaut, d’imaginer le beau livre que ce serait.
Il y eut des soirs, il y eut des matins. Il y eut un automne, un hiver. Je me souviens de lui, à Noël, assis à côté de moi, une main posée sur ma cuisse, main que je voyais pour la première fois décharnée, tavelée, craquelée de ridules, et qui disait en souriant : «J’ai cru que je ne le verrais pas, ce Noël. Et voilà, j’y suis. Je commence à croire que je verrai l’été prochain. Je ferais un centenaire tout à fait acceptable.»»
C’est l’histoire de ce qui se transmet, de pères en fils. De ces rendez-vous toujours pris et toujours reportés.
Genre littéraire
Mémoires et autobiographies
Époque
XXe-XXIe siècle
Acheter
Détails
128 pages - 108 x 178 mm
EAN
9782070448265
Date de parution
Collection
Folio - no5474

Dans les médias

« Voilà un livre bouleversant, d'une sincérité qui creuse, d'une sensibilité qui écorche, et cependant d'une sérénité, d'une maîtrise qui suscitent l'admiration. » Le Journal du Dimanche. Bernard Pivot.« Quand un géniteur s'en va, son ancien enfant rebelle acquiert la liberté de l'aimer. C'est la leçon de ce livre poignant où l'on entend battre deux coeurs. » Le Point. Marc Lambron.« Un texte lucide qui ne cherche pas à enjoliver mais à se souvenir d'un homme. » Lire :. Alexandre Fillon.« C'est, triste et joyeux, un récit de transmission, une prolongation littéraire. Tout est bien, désormais. » Le Nouvel Observateur. Jérôme Garcin.