Le Nez qui voque

«Je suis un joyeux luron. J’aime la vie. Je veux la vie et j’ai la vie. Je prends d’un seul coup toute la vie dans mes bras, et je ris en jetant la tête en arrière, sans compter que les haches dont elle est hérissée font gicler le sang. J’embrasse la vie : on dirait qu’elle est faite pour cela, qu’elle est faite pour me rendre orgueilleux de ma force. Prends une chaise dans tes bras : elle se laissera faire, elle est sans force. La force, tu l’as toute. Comme ce qu’il y a d’écœurant en moi et en ce monde s’embrasse bien ! s’enlace bien ! se laisse posséder bien ! Je me fiche pas mal de tout ce que j’ai dit, de tout ce que je t’ai fait : je t’embrasse, je t’emporte, je t’emmène avec moi. Plus on est de fous, mieux c’est. Je ne m’embarque pas. C’est moi, la barque, et j’embarque tout. En avant, maman ! Trêve de bavardise !»
Genre littéraire
Romans et récits
Pays
Époque
XXe siècle
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Prix littéraires
  • Prix des Quatre Jurys (1967)
Détails
336 pages - 108 x 178 mm
EAN
9782070385980
Date de parution
Collection
Folio - no2457

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