Bonne nuit, doux prince

Je le voyais s’éloigner, la nuque maigre, le crâne chauve, les épaules effondrées. Je n’ai pas bougé. J’aurais dû l’appeler, le serrer dans mes bras, lui dire que j’étais heureux qu’il me fasse cadeau, pour me faciliter la vie de tous les jours, des objets qui lui avaient permis d’être lui. Mais je n’ai pas bougé, je n’ai rien dit. C’est aujourd’hui, tant d’années après, que je voudrais le rattraper et le prendre contre moi. Je sais bien qu’il est trop tard, mais j’y reviens sans arrêt. Comme un cul-de-jatte qui a mal aux jambes, j’ai mal à mon père. C’est ça au fond notre histoire. Des gestes qui n’ont pas eu lieu. Des mots que j’ai négligé de dire.
Le narrateur trace le portrait de son père, et ressuscite, avec des mots justes et simples, les cartes postales nostalgiques d’un bonheur familial fragile. Il se lance à l’assaut de son enfance comme on gravit une montagne. Il se fait archéologue émotionnel de l’histoire paternelle, comme si les mots pouvaient pallier l’absence.
Hommage d’un fils à son père disparu, d’un enfant à ses parents, le roman de Pierre Charras est bouleversant.
Genre littéraire
Romans et récits
Époque
XXe siècle
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Prix littéraires
  • Prix Initiales (2006)
Détails
160 pages - 108 x 178 mm
EAN
9782070349159
Date de parution
Collection
Folio - no4656