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Joseph Kessel fut fortement intrigué par cette association et la rédemption qu’elle permettait à des individus voués à la déchéance. Il était d’autant plus intrigué qu’il ne comprenait pas comment des ... personnes aisées et sans problème en apparence pouvaient sombrer à ce point dans l’autodestruction. Pour satisfaire son insatiable besoin de comprendre, l’auteur décida de partir pour les États-Unis et d’en apprendre davantage sur les Alcooliques anonymes.
Durant ce voyage, l’auteur va tenter de constater l’ampleur de cette maladie. Pour ce faire, il débute par la « poubelle humaine », le quartier de Bowery, à New York, là où les misérables qui ont tout perdu à cause de la boisson se rejoignent dans les « assommoirs », à boire de la piquette et des mélanges d’alcools bon marché.
Ce qui va particulièrement toucher et choquer Joseph Kessel, ce sont les histoires et les destins se cachant derrières ces alcooliques. Il a, tout le long du roman, eu du mal à comprendre et à accepter de voir une personne bien portante et aisée raconter son passé de loque humaine au quartier de la Bowery. Il lui aura fallu du temps et assister à de nombreuses réunions des AA en tant que spectateur afin de comprendre comment l’entraide et le soutien humain pouvaient soigner des malades et leur rendre une vie descente.
Ce livre est rempli d’histoires personnelles, de destins tragiques et souvent heureux, fruits du hasard ou de l’association, des moments vécus par des personnes de toutes classes sociales, l’auteur ayant à cœur de nous démontrer que l’alcool est une maladie qui peut toucher, sans distinction de place dans la société ou de revenus, tout le monde. Il s’est avéré touché par ces groupes où des gens, qui n’avaient pas forcément à se côtoyer, se rassemblent, s’entraident, unis par une maladie et par une dépendance destructrice.
Un reportage rondement mené par la plume toujours aussi agréable de Joseph Kessel, instructif et puissant, que je conseille à tous.