L'invention de l'idéal et le destin de l'Europe

Idéal est un mot d’Europe : il s’y retrouve d’une langue à l’autre, seule diffère la façon de le prononcer.
Il n’est pas banal d’avoir isolé dans la vie de l’esprit cette représentation unitaire, séparée de l’affectif, qu’on appelle «idée». Il l’est encore moins d’avoir imaginé reporter sur elle, promue en «idéal» séparé du monde, la fixation du désir, au point de faire de cette abstraction le mobile d’une humanité prête à s’y sacrifier.
L’idéalisme platonicien et la dramatisation de l’existence qu’un tel coup de force a inspirée, le lecteur les redécouvre à neuf considérés depuis la Chine.
Car la Chine nous dit comment on aurait pu ne pas se laisser prendre à ce jeu de l’idée. Et d’abord comment s’engager dans la pensée en s’insérant dans la tradition plutôt que de vouloir, par le doute, rompre avec toute adhésion ; comment se fier au conditionnement de la conduite par imprégnation des rites plutôt que par l’obéissance consentie à la Loi ; ou comment la Raison peut se conformer à la régulation des choses plutôt qu’à la formalisation d’un modèle détaché du monde.
Au moment où l’«Europe» doute de son avenir, n’y a-t-il pas intérêt à repenser cette vocation de l’idéal?
Genre littéraire
Essais
Époque
XXe-XXIe siècle
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Détails
368 pages - 108 x 178 mm
EAN
9782072724152
Date de parution
Collection
Folio essais - no628

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