Les taiseux

«Je ne me suis pas toujours appelé du nom que je porte, et c’est comme si j’avais vécu une autre fois. C’est comme si j’avais été un autre. Mais de cet autre, je n’ai aucun souvenir. Rien qui puisse se dire tel, plutôt les ombres floues des réminiscences où s’évanouissent, aux limites de la mémoire, les ultimes rayons d’un monde éteint. J’étais trop jeune pour les souvenirs, quand j’ai cessé d’être lui. Et cependant il a toujours occupé ma pensée, toute ma pensée. Il ne m’arrive rien d’important, ou de misérable, ou de triste ou d’heureux que je n’aie le sentiment étrange de recevoir par délégation. Nous sommes pourtant très différents, lui et moi. Pour commencer, lui avait un père, tandis que moi, je n’ai eu que le manque. Tout, depuis toujours, a gravité autour de ce trou noir.»
Les taiseux raconte une vie passée à chercher un père. Nourri par un style très sûr et une réflexion profonde et poignante sur le secret et les origines, il s’agit certainement du texte le plus personnel écrit par Jean-Louis Ezine.
Genre littéraire
Romans et récits
Époque
XXe-XXIe siècle
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Prix littéraires
  • Prix Maurice-Genevoix de l'Académie française (2009)
Détails
240 pages - 108 x 178 mm
EAN
9782070440245
Date de parution
Collection
Folio - no5176

Dans les médias

Le Point, Franz-Olivier Giesbert: "Ce récit sur ses pères, le vrai et l'autre, Jean-Louis Ezine aurait pu l'appeler, si le titre n'était déjà pris, "Le livre de ma mère", tant la sienne illumine l'ouvrage, avec sa connivence muette, son intelligence silencieuse et sa manie de fourrer dans les poches de son fils des objets, des souvenirs, des pense-bêtes, afin de lui rappeler son géniteur."

Elle, Olivia de Lamberterie: "D'une jeunesse sombre autant que romanesque à la recherche d'un père inconnu, Jean-Louis Ezine fait un récit parcouru par la grâce et tenu par la pudeur."

Le magazine des livres, V.-M. Marchand: "[Jean-Louis Ezine] signe là l'un des textes les plus émouvants et les plus singuliers de la rentrée."