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S’il est bien question de sexe dans cette autobiographie – l’auteure est connue et reconnue pour sa lutte en faveur des prostituées – il n’y a pas vraiment de place pour la luxure dans ses écrits. Un ... certain goût du réconfort entre des bras couleur ébène oui, un dégoût pour les demandes sordides des clients allemands aussi, mais pas de débauche pour la débauche. Juste l’envie de s’en sortir, quel que soit le moyen. Que reste-t-il à vendre à une femme abandonnée en pays étranger, avec ses deux enfants à charge, quand toutes les portes se ferment devant elle ? Dans les années allemandes d’après guerre, la vie n’est pas rose, je découvre que les seuls qui viendront en aide à cette petite famille perdue sont bien les plus pauvres d’entre les pauvres. Heureusement les fêtes battent encore leur plein, non loin des casernes des GI’s encore présents sur le territoire. Mais Grisélidis, par nécessité, doit multiplier les erreurs dangereuses, et quand la prostitution ne suffit plus à renflouer les caisses, c’est dans le trafic de marijuana qu’elle se lance. Descente aux enfers assurée. Surprenant récit d’une suissesse qui a affronté tous les dangers. Admiration devant les combats d’une femme forte qui si rarement se laisse aller au découragement, ou à la folie. De ce récit il me reste un goût d’inachevé, l’envie de savoir ce qui s’est passé avant, de savoir ce qui se passera ensuite, de comprendre ce qui lie certains événements racontés les uns après les autres, bien que les failles temporelles crèvent les yeux. Du style en soi, je retiens une certaine grandiloquence, parfois, eh bien ! Grisélidis ne nous raconte pas une simple balade en forêt et quand on lit ce qu’on lit, c’est avec tendresse que nous pouvons comprendre le besoin d’en faire état, d’en faire éclat. Une auteure au prénom inusité à ne pas oublier, à lire et à relire, même si les années ont passé, que les choses ont changé. La souffrance et le combat – eux – sont toujours là.