La classe de rhéto

«Tout s’est joué durant la classe de première, quand je débarquai de la riante Amérique, au milieu des années soixante, et découvris l’un des établissements sévères où la vieille France instruisait ses futurs chefs. Je grandirais encore, mais je ne changerais plus. Du moins je vis sur cette illusion, comme si j’étais resté le même par la suite. Mon idée de ce pays était faite, mon sens de l’autorité et de l’indiscipline, de l’honneur et de la honte, de la fierté et de la servitude, de l’amitié et du mépris. Cette année-là, je l’entamai comme un bleu, l’éternel bizut tombé des nues, abîmé sur terre, et quelle terre! Je la terminai en pensant savoir qui j’étais et quel était le monde où j’allais vivre, un grand, un immense bahut, avec son ordre serré et son anarchie profonde, sa règle apparente et ses arbitraires incessants, ses peines et ses allégresses, ses mensonges, ses hypocrisies, ses passions.

Chacun se raconte une histoire à laquelle il s’attache. Dans mon roman, la rhéto a été le nœud fatidique.»
Genre littéraire
Mémoires et autobiographies
Époque
XXe-XXIe siècle
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Détails
352 pages - 108 x 178 mm
EAN
9782070456277
Date de parution
Collection
Folio - no5703

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Dans les médias

Antoine Compagnon a écrit un roman sec et vif. Marie-Laure Delorme. Le Journal du Dimanche. Son révit est surprenant, pittoresque, drôle parfois, et très attachant. Télé Z. Le tableau initiatique d'Antoine Compagnon est un témoignage sur un épisode clef de notre roman national : la fin du rêve impérial et la mue d'une armée de praticiens de la contre-guérilla en techniciens de la dissuasion. La disparition de ce monde d'hier, qui, mieux que l'essayiste sensible des Antimodernes, pouvait le dépeindre ? Emmanuel Hecht. L'Express.

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