Le judéo-christianisme

Première édition
Judéo-christianisme : l’expression, utilisée à tout propos, a-t-elle encore un sens ?
Le phénomène «judéo-chrétien» de coexistence de cultures religieuses se manifesta deux fois : au début, avec les juifs convertis au christianisme qui continuaient à observer leurs rites et plaçaient leurs croyances dans le contexte exclusif de l’Ancien Testament ; puis aux VIe et VIIe siècles, quand le pouvoir civil, au nom de la religion d’État, força les juifs à se convertir au christianisme.
Si, au commencement, Jésus étant juif et les apôtres aussi, le christianisme fut redevable des convictions du judaïsme du premier siècle de notre ère, toute son histoire depuis lors est celle de son détachement comme un fruit de la branche qui le portait. Sa volonté de se distinguer du judaïsme prend deux voies : avec l’allégorie, il s’approprie le livre du judaïsme, l’Ancien Testatment, en le considérant le précurseur et la justification du Nouveau ; avec la formulation dogmatique, l’Église présente à l’éventuel fidèle une série de croyances qu’il devra accepter, lui proposant d’emblée la «conversion» à un nouvel ordre de réalités.
Judaïsme et christianisme ne constituent pas un tout parce que les deux religions sont extérieures l’une à l’autre même si celle-ci suit de près celle-là ; elles se côtoient, ne se confondent pas. Voilà qui vide de contenu toute forme religieuse d’antisémitisme, puisqu’on ne saurait, au nom d’un tronc commun «judéo-chrétien», accuser les juifs de nier l’envergure religieuse et culturelle du message chrétien, tant les deux religions sont organiquement différentes l’une de l’autre.
Genre littéraire
Études et monographies
Époque
XXe-XXIe siècle
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Détails
322 pages - 108 x 178 mm
EAN
9782070339556
Date de parution
Collection