Les Antigones

Née des œuvres incestueuses d’Œdipe et de Jocaste, Antigone bravera les ordres de Créon pour inhumer son frère, Polynice. Elle sera enterrée vive. Pamphlet contre la loi humaine et pour la loi divine ou, au contraire, apologie de la raison d’État : les générations se sont succédé, incapables de trancher. Au fil des pages, l’on découvre, cependant, que la loi divine invoquée par Antigone - enterrer les morts - n’est pas moins humaine, et que défendre l’État est aussi une loi divine, tandis que la pièce met en scène l’affrontement de deux amours : celui d’une sœur pour son frère et celui d’un homme pour la cité et son pouvoir. Les hésitations du chœur sont là pour souligner les incertitudes ou les ambiguïtés du devoir que dictent et l’amour et le droit.
Cette pluralité des sens et cette irréductibilité des interprétations - d’Eschyle et Sophocle à Anouilh et Cocteau, en passant par Garnier, Racine, Alfieri, Marmontel, Hegel, Hölderlin - sont partie intégrante de la culture occidentale. Le conflit Antigone-Créon est désormais, semble-t-il, une dimension a priori de la conscience intellectuelle et politique de nos démocraties. Comment expliquer autrement que ces légendes grecques antiques continuent à inspirer et à déterminer tant de nos réflexes culturels les plus fondamentaux ?
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Détails
368 pages - 108 x 178 mm
EAN
9782070326822
Date de parution
Traduit (anglais) par :
Philippe Blanchard
Collection
Folio essais - no182